Les propriétaires de quadricycles légers à moteur, voiturettes appelées communément voitures sans permis, rêvent généralement d'en disposer un peu plus « sous le pied ». Pour augmenter la vitesse du moteur, il est nécessaire de débrider la voiture sans permis. Est-ce une pratique légale ? Quelles sont les possibilités et les limites.
Débrider une voiture sans permis : législation
Avant toute chose, il convient de préciser qu’une voiture sans permis débridée est en totale infraction avec la législation ; c’est pourquoi nous vous expliquerons le débridage au travers du fonctionnement du moteur à combustion interne, sans vous donner les points de détails et la localisation des différents éléments.
Ce que dit la loi
Pour être en règle avec la loi, et conduire une voiture dite sans permis, les conditions prévues par la législation sont les suivantes :
- il faut posséder le permis AM pour les personnes nées après le 1er janvier 1988 ;
- il faut respecter l’article R 311.1 du Code de la Route concernant les voiturettes à 4 roues, dénommées « véhicules de catégories L6e ».
Pour faire partie de cette catégorie L6e, les voitures doivent posséder les caractéristiques suivantes :
- un poids maximal de 350 kg ;
- une vitesse qui ne doit pas excéder 45 km/h ;
- une cylindrée qui ne doit pas dépasser 50 cm³, pour les voitures à allumage commandé (moteur essence) ;
- une puissance qui ne doit pas dépasser 4 kW, pour les autres types de moteur (moteur diesel).
Toute infraction peut conduire à une immobilisation du véhicule (article R 311.3).
Légitimité de débrider une voiturette sans permis
Vu les dispositions légales, le débridage d’une voiture sans permis est difficilement défendable ; de plus, il peut entraîner :
- une puissance supplémentaire que tous les conducteurs de ce type de véhicule ne pourront pas forcément contrôler et donc une augmentation des risques d'accident ;
- un dépassement des limites du châssis, pas forcément conçu pour cela ;
- une diminution de la fiabilité des voitures et de leur motorisation.
Pour effectuer cette opération, il faudra donc en maîtriser les conséquences et opérer en toute connaissance de cause.
Une des motivations pourrait être le plaisir de transformer son moteur pour le « fun » et la beauté du geste.
Débrider une voiture sans permis : en pratique
Nous sommes maintenant décidés à « taper » le moteur, encore faut-il intervenir à bon escient. Pour cela, les modifications vont s’appliquer en des points communs à tous les moteurs à combustion interne, avec la prise en compte de deux types de motorisation : le moteur essence et le moteur diesel.
Le moteur essence
Pour celui-ci, les points à travailler seront :
- l’optimisation de l’admission d’air (filtre à air, conduits d’air, collecteur d’admission…) ;
- les paramètres de l’allumage (bougies, courbes d’avance optimisées) ;
- la carburation (augmenter les diamètres d’admission, travail sur le carburateur ou l’injection suivant les équipements) ;
- la suppression d'éventuels bridages prévus par le constructeur (réducteurs d’admission, de conduits d’échappement, bridage du papillon des gaz…).
On peut également intervenir sur les réglages moteur : le réglage des soupapes ; l'optimisation de la distribution (commande des soupapes) ; l'équilibrage du moteur, pour les plus aguerris, avec optimisation des jeux de fonctionnement, modification du rapport volumétrique et carburant avec indice d’octane plus élevé...
Le moteur diesel
Pour les véhicules d'ancienne génération (injection mécanique), les points à travailler sont les suivants :
- l’admission d’air, comme pour le moteur essence ;
- la commande de l’accélérateur, en modifiant son réglage de butée et, surtout, la vis de débit de carburant, ce qui a pour conséquences une augmentation de la puissance, mais aussi une consommation accrue de gasoil et des émissions de fumée ;
- l’optimisation des caractéristiques moteur, tout comme l’essence, est une possibilité technique pour les plus motivés (et fortunés).
Pour les véhicules de la nouvelle génération (injection haute pression à gestion électronique), outre les interventions communes aux autres moteurs (admission d’air, caractéristiques moteur), le travail principal pour augmenter les performances passera là par une reprogrammation du cerveau électronique de gestion moteur, opération à effectuer par un spécialiste confirmé.
Le châssis
Le travail de préparation peut être axé sur deux points :
- le renforcement du châssis, nécessaire pour encaisser la puissance développée ;
- l’allègement, le rapport poids puissance étant un élément important pour les performances, et la chasse au poids superflu peut y contribuer (équipements de confort, matériaux, par exemple : jantes tôle à remplacer par des jantes alu, etc.).
Débrider une voiture sans permis : les possibilités légales
Les menaces de vous retrouver hors-la-loi vous ont démotivé ?
En regardant bien les dispositions de l’article R 311.1 du Code de la Route, on peut lire :
- « ... la cylindrée n'excède pas 50 cm³ pour les moteurs à allumage commandé... » (moteurs à essence) ;
- « ... la puissance maximale nette n'excède pas 4 kilowatts pour les autres types de moteur... » (moteurs diesel) ;
- « ... la vitesse maximale par construction ... ne dépasse pas 45 km/h... » (moteurs essence et diesel).
Il est donc tout à fait possible de travailler sur le moteur essence sans modifier sa cylindrée, mais en augmentant sa puissance, et d’augmenter la cylindrée du moteur diesel sans dépasser les 4 kW.
À la condition expresse de limiter artificiellement (par un régulateur) la vitesse maximale, il est donc possible de disposer d’un véhicule aux accélérations et reprises boostées, conditions de roulement les plus défavorables en performance pour les voiturettes actuellement, sans enfreindre les limites imposées par la législation.